Monero en danger : Attaque de Qubic pour centraliser son minage

Monero doit faire face à une tentative de centralisation de son minage de la part de Qubic. Le protocole décentralisé concurrent à Bitcoin vit un moment crucial qui remet en question la sécurité économique du Proof-of-Work.

Monero, c’est quoi ?

Monero est une cryptomonnaie (XMR), mais aussi une blockchain. Son trait de caractère principal, c’est qu’elle propose de payer sans laisser de traces identifiables. On parle alors d’une confidentialité totale lors des transactions en XMR.

La plupart des cryptos (à l’instar de Bitcoin), sont pseudonymes. C’est-à-dire que les utilisateurs sont cachés derrière un pseudonyme. Avec Monero, on peut parler d’anonymat réel. Ni le montant, ni l’expéditeur, ni le destinataire ne sont visibles publiquement.

Une attaque à la centralisation du minage de Monero par Qubic

Depuis plusieurs semaines, Monero est victime d’une tentative de centralisation de son hashrate par Qubic. Qubic est un projet dirigé par Sergey Ivancheglo, cofondateur d’IOTA. Ici, toutefois, il ne s’agit pas d’une attaque illégale, mais d’une attaque économique en bonne et due forme.

Les mineurs de Monero sont rémunérés en tokens QUBIC, pendant que le XMR miné est revendu pour soutenir le prix de ce dernier. L’objectif est d’atteindre 51 % du hashrate du Monero et d’ainsi contrôler la validation des blocs de manière majoritaire.

Dès lors que Qubic aura atteint ce palier, il lui sera aisé de contrôler la validation des blocs, de retarder les transactions ou encore d’imposer des changements protocolaires radicaux.

Le Proof-of-Work remis en question

L’attaque de Qubic sur Monero pose de nombreuses questions. Parmi elles, celles de la viabilité du modèle Proof-of-Work fait débat. Monero a longtemps reposé sur l’algorithme RandomX, censé favoriser la décentralisation via le minage CPU.

Dans un contexte de faible utilisation, soit 30 000 transactions par jour, il devient alors aisé d’acheter une majorité de hashrates pour quelques milliers de dollars par jour.

Plusieurs membres de la communauté Monero proposent le passage au modèle Proof-of-Stake, soit le même modèle qu’Ethereum. Cependant, cette transition serait risquée. Elle pourrait faire du tort aux mineurs, diviser la communauté et potentiellement provoquer une hard fork qui pourrait affaiblir Monero. À terme, la transition pourrait alors être la raison d’une fin tragique pour le projet d’anonymat.