La France choisit la crypto ? Darmanin face à l’argent liquide

Gérald Darmanin, ministre de la Justice, souhaite voir l’argent liquide disparaître. Mentionnant les cryptos comme étant mieux traçables, il souhaite avant tout lutter contre les zones de deals de drogues.

La France signe la fin de l’argent liquide ?

Gérald Darmanin a été très clair. Interrogé par la commission d’enquête du Sénat, au sujet de la délinquance financière, il affirme :

« Une grande partie de la fraude de la délinquance du quotidien, même des réseaux criminels, sont des fraudes en argent liquide. […] Je l’ai dit à plusieurs reprises à ceux qui m’interrogent pour savoir comment on arrête la drogue dans nos quartier. Une mesure assez simple : la fin de l’argent liquide empêchera les points de deal. »

Dans les faits, l’idée semble bonne. La fin de l’argent liquide signerait également la fin de l’impossibilité de tracer les transactions. La traçabilité, c’est d’ailleurs ce que le ministre de la Justice souhaite :

« Cela n’empêchera pas qu’il y aura toujours sans doute de la drogue, des livraisons de drogue. Mais une fois que l’argent est traçable comme le sont parfois et souvent les cryptoactifs, c’est plus compliqué pour le consommateur comme le revendeur de pouvoir échapper à un circuit de financement. »

La crypto comme arme face au trafic de drogue

C’est bien connu, les cryptos sont traçables, notamment grâce à la technologie blockchain. Impossible d’effectuer une transaction sans que celle-ci ne soit publique et visible par quiconque se rend sur un explorateur de blockchain.

Toutefois, il y a quelques limites à cette mesure. Quid de Monero ? Bitcoin, comme de nombreuses autres cryptos, est pseudonyme. À l’inverse, le XMR de Monero, quant à lui, propose une utopie d’anonymat.

La disparition de l’argent liquide pourrait-elle alors se faire au simple profit de l’adoption des crypto-monnaies ? Il y a peu de chance. Si le cash est effectivement voué à disparaître, il y a de fortes chances que ce soit au profit d’un euro numérique. Une alternative, certes pratique, mais qui pose de nombreuses questions éthiques.

Oui à l’euro numérique – Non à l’argent liquide : Vers une dystopie économique et financière

« Un euro numérique serait une forme numérique d’espèces, émise par la banque centrale et accessible à tous dans la zone euro », peut-on lit sur le site de la BCE.

Le projet, lancé en 2023, propose effectivement une forme de monnaie dématérialisée, un peu semblable à une crypto-monnaie. Point noir : celle-ci serait émise par la banque centrale. Exit, donc, les idéologies relatives à la liberté financière.

Le projet d’euro numérique est vivement critiqué. Ses détracteurs remettent notamment en cause la possibilité, pour les gouvernements, de bloquer les avoirs de quiconque. La BCE aurait également la possibilité d’avoir un droit de regard sur les moindres dépenses de chaque individu et entité. Le tout, sans aucun accord préalable du principal concerné.

Gérald Darmanin pointe ainsi du doigt une problématique importante, celle de l’argent liquide et des dérives associées. Toutefois, si l’idée d’une monnaie numérique est charmante, ne nous leurrons pas. Si l’argent liquide disparaît, ce sera bel et bien au profit d’un moyen de contrôle financier quelque peu futuriste et digne des meilleurs paragraphes de George Orwell.

Sources : BFM, Banque Centrale Européenne